
“La véritable élégance consiste à ne pas se faire remarquer” aurait dit Beau Brummell. Une devise que l’on peine, aujourd’hui, à imaginer dans la bouche de l’idole du dandysme ! Une devise également récusée par les Fratelli Mocchia di Coggiola, qui préfèrent, à la simple sobriété, l’équilibre parfait entre classicisme des coupes et audace des détails.
Rien d’étonnant, donc, à ce que la marque ait choisi son nouvel écrin entre le quartier historique du Marais, avec ses musées à tous coins de rue, et le 9e arrondissement, aux adresses plus branchées les unes que les autres. Cette boutique a ouvert ses portes en septembre dernier, au 119 rue Vieille du Temple, et en grandes pompes !
Les connaisseurs retrouveront le style Mocchia di Coggiola, qui est passé, pour l'occasion, des chemises et mouchoirs de soie, au chantier de peinture. Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien stratégique de ses partenaires Marine Lottermoser, qui dirige la communication et l'identité visuelle, et Karl Planck, qui coordonne l'événementiel.
Photos : © SAYWHO / Matthieu Aubagnac
Ici, pas de boiseries ou de pierres apparentes : la boutique s’est dotée d’un impressionnant décor de marbre peint à la main, scandé par des cartouches et médaillons à faire pâlir d’envie un palais vénitien. Un céladon vibrant de jade et d’émeraude, dans lequel se détachent les mannequins présentant leurs derniers modèles, dont l’élégance singulière, entre tradition, précision et coups d’état textiles, se place bel et bien sous le signe de l’audace dandy.
Photo : © William Lentz
Un design esthète plus encore qu’esthétique… jusqu’au fin-de-siècle ou à la décadence ? C’est ce que contredit la nouvelle collection de la marque, qui met en scène, non les déliquescences d’un Des Esseintes parisien, mais bien les coupes nettes d’un univers business, que ne renieraient pas les aficionados de cartes de visite.
Chesterfield, trenches ou polo coats en laine pour lutter contre le vent qui souffle dans les allées désertes, entre deux esplanades de verre et d’acier, accompagnent ces aventuriers d’une nouvelle espèce, dont les proies se comptent en millions.
Polo coat en drap de laine chevrons gris
Quant aux rayures, grand classique de la mode sur Wall Street, vous n’aurez que l’embarras du choix : flanelle peignée bleu marine, popeline rayée ou encore rayures tennis à l’impeccable sophistication.
Costume croisé en flanelle peignée bleu marine à rayures tennis
Veste croisée 6 sur 1 en flanelle rayée
Last, but not least, le costume trois-pièce en laine froide, textile composé de laine peignée aérée, qui associe la précision de l’aplomb et la respirabilité des matières. Une combinaison gagnante, que vous fassiez oeuvre de oisiveté ou scrutiez les écrans de la Bourse.
Trois-pièces en laine froide anglaise grise, éclairée par une cravate aux couleurs détonantes. Quant à la chemise… “Look at that subtle off-white coloring. The tasteful thickness of it”
Coupes aux revers acérés et au tombé sans pitié, rien ne manque à la panoplie du parfait businessman. De la noblesse d’épée à celle des hautes tours, il n’y a qu’un pas - que vous sauterez bien en Richelieu ou mocassins !
Mocassins à mors et richelieus x Jamais Vulgaire
Vous l’aurez compris, la nouvelle boutique des deux frères deviendra donc à n’en pas douter un nouveau temple incontournable du style, où continueront de s’inventer mille projets sur-mesure plus ambitieux les uns que les autres.
Et une seule certitude : les criminels en col blanc ne les ont jamais portés aussi bien amidonnés !
Doublure en soie After Party, créée par Massimiliano Mocchia di Coggiola
Une : Massimiliano Mocchia di Coggiola, Marine Lottermoser, Karl Planck et Francesco Mocchia di Coggiola
© SAYWHO / Matthieu Aubagnac