Un duel sur l'échiquier, signé Fratelli Mocchia di Coggiola

Agathe VIEILLARD-BARON
31/7/2025
Un duel sur l'échiquier, signé Fratelli Mocchia di Coggiola

“Mais n'est-ce pas déjà le limiter injurieusement que d'appeler les échecs un jeu ?” 

Le soupçon de Zweig vous sera peut-être revenu en mémoire ; ce n’est pas qu’un jeu, c’est un sport, que dis-je, c’est un sport, c'est une discipline ! Un jeu à la pointe de l’esprit, au premier sang bleu qui coulera pour défendre son roi… bref, “the ultimate test of cerebral fitness”. 

Les Fratelli Mocchia di Coggiola ont choisi ce jeu, et la célèbre rivalité Bobby Fischer / Boris Spassky pour mettre en scène un face à face au sommet. Plongée en pleine Guerre froide, pour leur dernière collection “The Match”

Pour l'ouverture, privilégiez la conquête du centre, avec prudence et précision, et prenez la main en choisissant la couleur blanche, à l’image de notre joueur américain. Rien de plus simple, avec cette chemise Guayabera au tombé impeccable, à moins que vous ne préfériez la sécurité d’une chemise de popeline rayée. 

Pantalon crème, ou à la couleur rosée vous donneront l’aplomb suffisant pour vous lancer dans ce conflit à couteaux tirés. 

 Pantalon crème en lin et coton ou pantalon en twill de laine rose 

En début de partie, pensez au roque ; petit ou grand, peu importe, tout joueur d’échecs chevronné sait en tirer le plus grand profit. Agrémenté d’un mouvement de votre manche de soie bigarrée, vous détournerez, peut-être, quelques fractions de seconde, l’attention de votre adversaire, et le tirerez de son esprit embrumé de calculs.

Chemise en soie The Match 

L’extrême raffinement de cette soie ornée de blasons de clubs est signée Massimiliano Mocchia di Coggiola, et se dédouble, pour votre plus grand plaisir, en une version pochette ou carré. 

Pochette The Match ou Carré The Match, pour arborer ses couleurs au plus haut, sur le champ de bataille. 

Mais revenons à nos pions ;  balayons mat du lion et coup du berger, qui ne sont pas du niveau de nos joueurs. Un match au sommet exige la plus grande précision. 

“Aux échecs comme en amour, il faut un partenaire”, rappelle Stefan Zweig. Face à l’élégance de notre joueur, en lin, twill ou soie, quoi de mieux que l’apparente décontraction de son adversaire ? Chemise et jogging en cupro, faussement passe-partout et véritablement audacieux, dissimulent encore la stratégie du joueur soviétique… 

A moins que ce dernier ne joue les russes blancs, en chemise de crêpe de viscose beige, à peine dissimulée par une teba jacket couleur tabac du plus bel effet.

Les heures défilent, interrompues seulement par le cliquetis des chess clocks. Vous n’hésiterez pas à tomber la veste, si c’est pour exhiber votre botte secrète : une taille parfaitement contourée par un semi-ghurka à faire pâlir d’envie n’importe quel Occidental. 

Un autre match se joue, aux côtés de nos champions : l’affrontement entre les élégances les plus exactes de nos deux entraîneurs. Côté américain, le solaro l’emporte, dédoublant les reflets d’acajou du plateau le plus sophistiqué. Un mat en trois coups, entre un pantalon au tombé impeccable, une veste au cintrage irréprochable, et un gilet qui arbore, non deux, non trois, mais quatre poches. Le compte est bon côté Yankee. 

Côté soviétique, un greige inattendu flegmatise un costume de hopsack à la coupe sans merci : revers taillés à la pointe d’une lame, tranchant d’un pli sans concessions. 

Pour dissimuler votre arme, rien de mieux qu’une gabardine beige, qui vous rappellera les grandes heures des services secrets - du parapluie bulgare à la défense Petrov, il n’y a qu’un pas.

Face à ces duels au sommet, un seul regard compte : celui, intraitable, de l’arbitre, en costume de crêpe laine sable… pourquoi ne pas opter pour le mat de l’escalier, inspiré par le ballet des tours et l’aplomb impeccable d’un pantalon que l’on croirait fait de marbre ?

Blackburne, Anastasie, Pillsbury…vous aurez l’embarras du choix. A moins que vous ne préféreriez faire votre roi à l’étouffée ? 

A tout jeu, il faut une reine : c’est chose faite, avec cet ensemble féminin. Pantalon en twill de laine et chemise en soie adroitement dissimulés sous une gabardine couleur vanille, la reine blanche est de sortie.

“I don't see you guys rating / The kind of mate I'm contemplating / I'd let you watch, I would invite you / But the queens we use would not excite you”

Prenez garde au baiser de la mort : la pièce la plus silencieuse est souvent la plus létale.

Last, but not least : un sublime costume de seersucker bleu, qui sera du plus bel effet quand le visage du vainqueur s’étalera sur les unes des journaux internationaux, proclamant le nom du nouveau vainqueur des échecs, “le seul jeu qui appartienne à tous les peuples et à toutes les époques, et dont nul ne sait quel dieu l'a apporté sur terre pour tuer l'ennui, pour aiguiser l'esprit, pour stimuler l'âme. 

Où commence-t-il, où finit-il ?”

Pochette Apologie des échecs, pour les professionnels ou les néophytes, les admirateurs du sport par excellence comme les nostalgiques de Stefan Zweig.