Avec la venue du printemps, certaines étoffes - solaro, seersucker, lin - font leur grand retour. Certaines pièces sont également de la partie, et proposent une approche polyvalente du style, lors de matinées plus froides ou d’après-midi baignées de soleil. C’est le cas de la veste que nous examinons aujourd’hui : la Teba Jacket.
La Teba Jacket tire son nom et son origine d’une figure aristocratique : Carlos Alfonso de Mitjans y Fitz-James Stuart, 22e comte de Teba, 15e comte de Bañós et 19e marquis d’Ardales. Chasseur émérite et tireur de niveau olympique, ce dernier, surnommé Bunting, appartenait à la haute noblesse espagnole et comptait également parmi ses proches la famille royale britannique, à laquelle le liait sa lignée.
C’est à María Sorreluz Múgica, tailleuse exerçant à Zarautz, que l’on attribue la création de cette veste à la fois confortable et élégante, idéale pour les loisirs, en particulier la chasse.
Selon la légende, le roi Alphonse XIII en aurait offert un exemplaire au comte pour ses séjours cynégétiques à Igeldo et Zarautz, lieux qu’il affectionnait durant l’été. D’autres versions de l’histoire précisent que c’est le comte de Teba qui en aurait fait cadeau au roi Alphonse XIII. Quoiqu’il en soit, séduit par le confort et l’allure de cette pièce, le comte de Teba en fit l’élément emblématique de sa garde-robe, menant ainsi à son adoption au sein du vestiaire aristocratique.
A l’origine, la Teba Jacket présente plusieurs avantages, notamment celui de permettre une large amplitude de mouvements. Le grand chasseur qu’était le comte de Teba avait notamment besoin d’un vêtement lui permettant d’épauler et de tirer de manière confortable - atout qui vaut à la Teba Jacket le surnom espagnol de “tiradora”.
La Teba classique est souvent bleue ou verte, cette dernière teinte étant notamment plébiscitée par les chasseurs dans les premiers temps de sa diffusion. La veste s’est ensuite diffusée bien au-delà de l’Espagne, et a notamment séduit les gentlemen farmers.
L’iconique James Bond a lui-même sacrifié à la Teba Jacket, Timothy Dalton en ayant revêtu un modèle de lin bleu marine dans le film License To Kill (1989).
La Teba Jacket est une veste qui ne présente pas de padding aux épaules, offrant une ligne naturelle et proche de la carrure. Son boutonnage est plus haut que celui de la veste masculine classique, ce qui en fait également une pièce facile à adopter et adapter à son vestiaire. Attention cependant : la Teba Jacket, comme beaucoup de ses semblables, présente une règle simple : exactement comme le gilet, son dernier bouton doit demeurer ouvert.
Ses manches, quant à elles, sont semblables à celles d’une chemise.
La Teba présente deux poches, souvent de taille assez imposante, plaquées et à rabats.
Cette pièce unit le confort à une forme de veste qui ne déroge pas aux règles de l’élégance. Elle est donc aussi bien adaptée au style classique - portée, par exemple, avec chemise et cravate - qu’au style casual, comme ici, portée avec un col roulé.
La Teba Jacket peut également être portée dans le style workwear, auquel elle est particulièrement adaptée, comme ici, avec un jean, un tablier de travail, et en chemise cravatée.
Du point de vue du textile, la Teba Jacket présente une grande polyvalence, et peut aussi bien exister en lin, en lin et laine mélangés, ou encore en tweed.
Au fil des années est apparue la Teba Jacket de style “safari” ; celle-ci présente, à l’instar de la saharienne, deux poches au niveau de la poitrine.
D’autres modèles de Teba Jacket présentent une poche poitrine, forme d’hybridation avec les modèles de veste les plus classiques, comme ici avec la marque Scavini :
La marque Scavini propose également, pour la belle saison 2025, une version de la Teba en seersucker, particulièrement adaptée aux températures, et portée, ici, avec un simple T-shirt.
Une veste qui mérite d’être redécouverte par nos chers lecteurs, et qui saura autant s’adapter aux séjours estivaux des mois à venir qu’aux rigueurs de la mi-saison !
Photo de couverture : Teba Jacket Scavini